Photographe amateur et autodidacte, Patrick GERBIER découvre, adolescent, le monde de la photographie dans les années soixante au cours d’un atelier d’initiation au travail de laboratoire (développement et tirage). Ce n’est qu’à partir de 1975 qu’il s’adonnera sérieusement à la prise de vue.

Autodidacte, il se forme sur le tas et apprend de ses erreurs, toujours à l’affût des conseils des uns et des autres. Encouragé par des amis, il expose une première fois en 1991. « Il s’agissait de photos qui jouaient sur des oppositions de matières : eau, pierre, bois, métal … cherchant à donner du sens à de tout petits détails à travers un discours graphique. »

Parallèlement, il poursuit un travail plus confidentiel sur le nu qui, remarqué, sera exposé à Tours en 1993, à l’Autruche Théâtre. Le bon accueil réservé à cette exposition l’engage alors à travailler sérieusement ce thème. Ainsi, à partir de cette date, il va faire du nu masculin le thème exclusif de ses expositions. « Je trouve le corps de l’homme extrêmement émouvant dans la fragilité qu’il recèle souvent, au-delà des apparences de sa force ».

Très attaché à son « statut » de photographe amateur, il ne coopère qu’avec des modèles eux-mêmes amateurs. La plupart n’avaient jamais posé auparavant. « Je n’ai pas de norme de modèle. J’ai coutume de dire que chacun a quelque chose de beau à donner, à montrer … à moi de le mettre en valeur par mon travail ».

Il n'y a donc pas de clés de lecture attendues, pas de modes et de calculs. Ses images sont une simple proposition esthétique pour livrer aux autres sa vision et son ressenti face au corps masculin. « Mon seul souci, c’est d’être sincère, de ne pas être « faiseur » pour plaire ou répondre à une mode, de ne pas tromper les gens qui regardent et aiment mon travail. Ce serait me tromper moi-même ».