Jacques DESTOOP connaît d'abord une carrière d'acteur à la Comédie-Française. C'est là qu'il "croque" ses premiers personnages sur des couvercles de boîtes de cigares : acteurs dans les coulisses, mais aussi lui-même dans le rôle de Cyrano de Bergerac ou encore les "critiques" confortablement installés dans leur fauteuil... Il aime la satire et caricature souvent avec un humour grinçant. Dans son oeuvre alternent les tableaux figuratifs à la manière expressionniste et les tableaux abstraits ou quasi abstraits, dans lesquels la matière trouve sa place.
Peu soucieux des honneurs et des mondanités, Jacques DESTOOP a su élaborer lentement, jour après jour, une oeuvre maintenant remarquée par de nombreux collectionneurs, attirés par la luxuriance de cette palette exigeante. Il traite avec un savoir-faire sans faille des thèmes souvent difficiles : les scènes bibliques, les soldats de la guerre de 1914-1918, pour glisser avec bonheur vers des sujets plus légers, emprunts d'un humour tout en sourdine, comme dans "Les Garçons de Café", par exemple... Ses peintures sont présentes dans de nombreuses collections. Qualifié de "génie" par certains amateurs et critiques d'art, c'est un artiste à découvrir absolument.
"Un peintre en scène" : c'est ainsi que nous avons choisi de présenter Jacques DESTOOP. En effet, celui dont nous exposons les oeuvres est déjà connu d'un large public comme acteur, sociétaire de la Comédie Française et metteur en scène. Du répertoire classique au répertoire contemporain, les personnages qu'il a croisés au théâtre ont donné vie à ses premières peintures, de petit format et réalisées sur des boîtes de cigares, où il croque, de manière parfois incisive, les portraits de Cyrano ou encore des acteurs qui, dans les coulisses, attendent l'entrée en scène. Au fil du temps, s'il n'a pas abandonné, dans ses peintures, les personnages souvent placés dans un contexte théâtral, Jacques DESTOOP a orienté ses recherches vers la matière et la façon de l'utiliser, n'hésitant pas à en jouer, au point de la rendre vivante et vibrante. Admirateur de Jean DUBUFFET, Jacques DESTOOP nous convie à un parcours à travers son oeuvre picturale."
Article publié par Gérard RAMBAUD-BALZOTTI en 1990 à l'occasion d'une exposition des oeuvres de l'artiste.
Jacques Destoop began his career as an actor at the Comédie Française in Paris. He then started drawing his first characters on cigar boxes such as his fellow comedians backstage or depicting himself as Cyrano de Bergerac or even drawing some critics comfortably seated in their armchairs… He loved satire and caricature often mixed with biting humor. His work displayed a mixture of figurative paintings in the expressionist manner and of abstract or nearly abstract paintings in which the matter finds its own place. Unconcerned with honors and social events, Jacques Destoop did slowly build up, day after day, a vast work which is today remarked by a greater number of art collectors attracted by the richness of his demanding palette. He often dealt with difficult themes with a flawless know-how such as Biblical scenes, First World War soldiers, then he slid happily towards lighter subjects fraught with subtle humor as in « Les Garçons de Café » (The Café Waiters) for instance. Today, his paintings are displayed in many private collections. Considered as a « genius » by some art lovers and critics, Jacques Destoop deserves to be discovered without delay.
Gérard RAMBAUD-BALZOTTI
Jacques DESTOOP (1931-2022)
Quant à Raphaël VALENSI, voici ce qu'il écrit dans "Le Revenu Français" de septembre 1990 :
"Jacques DESTOOP s'impose actuellement parmi les peintres d'avant-garde. Il se rattache à la famille des abstraits avec une théâtralité qu'il doit à ses années passées sur les planches en tant que comédien et metteur en scène. Les oeuvres de DESTOOP, qui associent formes inattendues, couleurs et matières diverses, se situent entre l'ombre et la lumière. Ces recherches font une large part à l'articulation du détail et appellent l'intérêt de tous ceux que l'art non conventionnel passionne. Experts et collectionneurs sont d'accord pour dire qu'il s'agit d'une aventure picturale profondément originale avec laquelle on devra compter."
"Attiré primitivement par la peinture et la décoration, il découvre le
théâtre, entre au Centre de la rue Blanche, puis au Conservatoire où il
est l'élève de Jean Yonnel. En 1958, il décroche deux premiers prix de
Comédie (classique et moderne) et un deuxième prix de Tragédie ; il est
engagé immédiatement à la Comédie-Française. Il y joue Chicot dans La Dame de Monsoreau de Dumas et Maquet, à la Salle Luxembourg, Un conte d’hiver de Shakespeare en 1961, puis prend possession des rôles de princes de tragédie : Rodrigue (Le Cid), Oreste (Andromaque), le rôle-titre de Polyeucte, Xipharès (Mithridate), Antiochus (Bérénice)... Il joue également Cardona dans Le Cardinal d'Espagne de Montherlant, mais son tempérament romantique et sa voix vibrante en font l'interprète du somptueux Ruy Blas mis en scène par Raymond Rouleau, tandis qu'il donne libre cours à sa fantaisie dans le rôle de Charles Surface (L’École de la médisance de Sheridan). Il quitte pendant un an la Comédie-Française pour aller jouer à l'Atelier Ce soir on improvise de Pirandello. Il revient en 1966 à la Comédie-Française et y retrouve les rôles du Cid et de Ruy Blas, ajoute à son répertoire Don Pedro de La Reine morte de Montherlant, et Sacramoro dans Malatesta, Nicomède, etc., reprend le rôle de Néron de Britannicus dans la mise en scène de Michel Vitold, joue Cyrano de Bergerac, Iphicrate dans L'Ile des esclaves de Marivaux.
Il met en scène en 1971 La Descente sur Recife de Gabriel Cousin, dans le cycle des Auteurs nouveaux admis à la Comédie-Française, monte Iphigénie de Racine, interprétant lui-même le rôle d'Agamemnon, crée James Tyrone dans Une lune pour les déshérités d'Eugène O'Neill, à l'Odéon, Caïus Gracchus dans Les Gracques de Giraudoux, le Marquis Cibo dans Lorenzaccio. Il aborde les compositions avec Bazile du Mariage de Figaro, reprend le Comte dans les Fausses Confidences, joue Aufide dans Sertorius de Pierre Corneille. Metteur en scène, il présente Ruy Blas
en 1979, et renouvelle le gente des soirées littéraires en co-réalisant
avec Alain Pralon et Simon Eine, des spectacles vivants et attachants :
la série « En plein cœur» et, pour célébrer le tricentenaire de la Comédie-Française, celles des « Simul et singulis ».
Hors Comédie-Française, il a joué à Marseille la Maison sous les arbres de P. Laville. Il a adapté et mis en scène le Journal d'une femme de chambre d'Octave Mirbeau.
À la télévision, il a paru dans de nombreuses dramatiques et fut le Chevalier d'Harmenthal dans la série tirée du roman d'Alexandre Dumas."
[Extrait du texte de présentation de Jacques DESTOOP sur le site de la Comédie-Française]
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